Mediathèque de samatan
Fils et petit fils de réfugiés républicains espagnols,
ma famille,arrivée en France en février 1939 lors de la «retirada» au camp de «Lavacant» à Pavie, s'installera dans le Gers.
Le fil conducteur de mon travail est la trace du temps, la nostalgie,le mur dégradé ,l'enfermement ,la liberté et l'idée de la résilience ,mais aussi une forme de résistance et une force de vie issues des blessures de mon histoire.
Je réaliserai tardivement que c'est de toute évidence le bombardement de la maison familiale de mon père à Gérone qui est à l'origine de mon travail sur les murs dégradés.
Déjà ,lors de mes études aux Beaux Arts de Bourges puis de Perpignan dans les années 1977/1980, j' avais effectué un travail de repérage,de photographie ,de recadrage et de confrontation avec mes peintures sur les murs de quartiers en démolition.
Peindre me permet de transcender le non dit d'une histoire,dont je porte les stigmates ,par l'expression de surfaces peintes en une sublimation visuelle ,colorée et libératrice.
Ma peinture est non figurative (huile,acrylique et techniques mixtes).Les supports sont variés,panneaux de bois,toiles tendues sur châssis ou libres,allant de tout petits à de très grands formats .
La trace et l'empreinte ont une place centrale dans mon travail ,porteuses à la fois du passé et de l'instant présent.
Traces du plancher de l'atelier (planches de cabanes,coques de bateaux,rusticité,précarité).
Ma peinture a évolué vers une expression poétique et libre,ancrée dans le présent mais qui se nourrit toujours de cette histoire.
Je cherche des lieux signifiants(intérieurs et extérieurs), pour donner à voir mes poèmes plastiques,comme une forme de «poésie silencieuse» .